Le sarde est une langue, pas un dialecte !

« Le sarde est une langue, pas un dialecte!! » affirmait ainsi Nico, le sarde caricatural du trio comique Aldo, Giovanni et Giacomo. Incroyable mais pourtant vrai : une loi régionale de 1997 et une nationale de 1999 lui donnent raison !

Créées afin d’encourager les diversités linguistiques, les lois ont permis de reconnaître la langue sarde en tant que telle. Ainsi, les communes peuvent rédiger leurs documents officiels dans les deux langues, et il n’est pas rare de trouver des noms de rues en sarde dans de nombreuses villes.

LA LANGUE SARDE
La langue sarde est parlée par 1,3 millions de personnes est se distingue en 4 variétés : le « campidanese » (parlé dans la vieille province de Cagliari), le « logudorese » (diffusé surtout dans la province de Nuoro), le « sassarese » (parlé dans les campagnes allant de Sassari à Stintino) et le « gallurese » (dans l’actuelle province d’Olbia – Tempio). Les deux premières ont maintenues une structure syntaxique et lexicale presque similaire à leurs racines latines.

Sassarese et Gallurese, quand à elles, ont ressenties des influences soit des dominations pisani et gênoises, soit des migrations corses.
C’est une langue qui possèdent des influences phéniciennes, latines, greco-byzantines, pisani et gênoises, arabes, espagnoles, catalanes, piemontaises et italiennes.
Les premiers actes rédigés en sarde, à l’époques des Judicats (XIe siècle), parlent d’une antique langue sarde commune, mais il est toujours difficile de trouver une unité linguistique au sarde. En effet, beaucoup sont attachés à leur propre « sarde », celui de leurs traditions et de leur poésie.

QUELQUES EXEMPLES

En analysant quelques mots parmi ceux les plus utilisés, on reconnaît les influences externes. Par exemple :
« giara » qui provient du paleosarde et indique les plateaux basaltiques, comme la « Giara di Gesturi » ou « mùvara » (muflone en italien, mouflon en français) qui est un mot sardo-corse de l’ère pré-romaine.
Parmi les mots provenant de l’arabe :
« accabbaì » (finir), « Arbatax » qui signifie 14 et indique le nombre marqué autrefois sur une tour d’observation de la côte orientale.

Les influences phéniciennes ont donné par exemple « mitza » (source) ou « tsippiri » (romarin), tandis que les influences greco-byzantines ont donné « apeòmu » (blasphème) ou « kontàke » (document ou sentence). Du pisani-gênois : « becciu » (vieux), « diaderu » (vraiment). Du catalan : « bardunfula » (toupie) ou « cullèra » (cuillère).
Parmi les langues d’origine latine, la langue sarde est celle qui a conservé au mieux les traits de sa langue maternelle. Par exemple « domu » (maison), « cras » (demain), « sciri » (savoir) ou encore « mannu » (grand).

D’autres mots ont encore une sonorité assimilée à l’espagnol : « mesa » (table), « ventàna » (fenêtre) ou « mucador » (mouchoir)

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